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ethique humanitaire cooperation internationale

Madagascar présente le même profil d’acteurs en coopération internationale commun aux pays africains, tel décrit par GOBBERS[1] : les organismes internationaux, les politiques bilatérales et multilatérales d’aide au développement et les associations humanitaires. Ces acteurs contribuent à plus de 90% au financement du secteur santé du pays[2]. Le choix du sujet de l’éthique humanitaire dans le cadre de la coopération internationale à Madagascar s’est ainsi imposé comme une évidence face à la forte dépendance du système de santé malgache à l’aide extérieure. De nombreuses sources sont disponibles pour documenter l’efficacité des différentes formes de coopération existantes afin de redresser les statistiques sanitaires alarmantes. En revanche, rares sont celles qui abordent le sujet de l’éthique, et encore moins celles qui le font du point de vue des acteurs de santé. En tenant compte du contexte historique des origines du système de soins à Madagascar ainsi que du tableau des acteurs de la coopération en santé, un questionnaire a été adressé à des acteurs du secteur santé malgaches, pour tenter de répondre à deux questions fondamentales : i) Qu’est-ce qu’une coopération tenant compte de l’éthique pour eux ? ii) Quels défis pour lever les obstacles à la réalisation d’une coopération respectueuse de l’éthique ?  

 46 acteurs de la santé, dont 57 % de médecins issus du secteur public, ont ainsi partagé leur vision idéale de l’éthique à travers ce sondage. Ce serait une éthique fondées sur des principes absolus à valeur impérative (83% des réponses), mettant la participation des acteurs concernés dans toutes les prises de décisions en premier lieu (44% des réponses), avec comme principal garant le niveau opérationnel regroupant à la fois les acteurs de la coopération et les récipiendaires de l’aide. Pour 52% de ces acteurs en santé, la phase d’évaluation initiale des besoins est particulièrement critique aux tensions éthiques. 70% estiment que les autorités sanitaires devraient être le premier garant du respect de l’éthique dans une coopération. A cela s’ajoute le fait que 53% des acteurs en santé interrogés privilégieraient une gestion des tensions éthiques selon une approche du haut vers le bas (53% des réponses).

Sans totalement rejeter les propos du Professeur Jean-François Mattei, ancien président de la Croix-Rouge française, sur le fait que l’éthique ne soit pas une science “mais un questionnement», les résultats du questionnaire semblent démontrer que les acteurs de la santé aspirent à une vision de l’éthique reposant sur des normes et mécanismes palpables face à la complexité du concept même de l’éthique.

Dans l’optique de nourrir la réflexion des acteurs concernés, et de faciliter la compréhension et le partage ultérieur des enjeux du sondage,  le format « podcast » a été choisi.

[1] GOBBERS, Didier. La coopération en santé dans les pays africains. Actualités et dossiers en santé publique. [en ligne]. Septembre 2004, n° 48, page 8-13. Disponible sur https://documentation.ehesp.fr/index.php?lvl=author_see&id=34214

[2] Ministère de la Santé Publique Madagascar. Plan de développement du secteur santé 2020-2024. 2020. Chap 1, Présentation du secteur santé, p. 16-18. Chap 2, Analyse situationnelle par pilier du système de santé, p. 61-64. Chap 5 Défis p. 119-120.

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